Après avoir réalisé une première étude portant sur l’impact économique de l’EM Strasbourg sur le territoire alsacien, Herbert Castéran, enseignant-chercheur spécialisé en marketing au sein du laboratoire Humanis de l’EM Strasbourg, dévoile aujourd’hui les résultats de l’étude inédite sur les retombées financières d’Air France sur le territoire métropolitain. Il peut ainsi annoncer que l’impact total s’élève à 26,166 milliards d’euros avec 15 millions de séjours soit l’équivalent de 1 717€ de retombées économiques par séjour associé à un vol Air France.
Une étude inédite sur l’impact économique d’Air France sur le territoire métropolitain a été réalisée par Herbert Castéran, enseignant-chercheur à l’EM Strasbourg, docteur en sciences de gestion et consultant auprès d’entreprises et institutions. Après avoir mené une première étude sur le poids économique de l’EM Strasbourg dans son environnement régional [2] , Herbert Castéran a mis sa méthodologie au service de la compagnie aérienne suite à un intérêt exprimé par le groupe Air France. Des milliers de données ont ainsi été examinées.
Les résultats
Retombées économiques globales
Un impact total de 26,166 milliards d’euros sur tout le territoire français et 15 millions de séjours, soit 1 717€ de retombées économiques par séjour associé à un vol Air France.
Trois grands types d’impacts ont été pris en compte pour ce calcul :
- L’impact direct : dépenses effectuées en termes de frais de personne, de consommation en biens et services, d’investissements et de fiscalité
- L’impact indirect : dépenses effectuées par les passagers transportés
- L’impact induit : dépenses effectuées par les bénéficiaires des impacts directs et indirects
Et quatre grandes injections de la part d’Air France dans l’économie française métropolitaine :
- Les rémunérations en tenant compte de la répartition revenus chargés et nets, des dépenses touristiques, de l’évasion commerciale, des importations.
- Les achats y compris kérosène
- Les taxes et redevances versées aux aéroports, à l’aviation civile, aux tours de contrôle, y compris les loyers
- Les dépenses des passagers
Poids dans le PIB
L’étude révèle que 1,40% du PIB en France métropolitaine est lié à la compagnie aérienne. Cet impact est variable selon les régions et il ne se limite pas seulement à celles desservies par Air France.
« L’impact économique d’une compagnie aérienne comme Air France dépasse largement le simple transport de passagers », explique le chercheur. « Une compagnie aérienne, ce sont des salariés qui vivent dans toutes les régions de France, et pas uniquement à Paris. Le groupe passe des commandes à un certain nombre d’industries et fournisseurs locaux, en passant par la restauration et les arts de la table. Les passagers transitent ensuite vers différentes régions. C’est donc un impact qui est aujourd’hui largement méconnu à l’échelle des régions françaises en termes de retombées économiques et d’emplois. »
Les emplois
L’étude recense un total de 356 226 employés dépendant de l’activité Air France : 61 685 sont salariés du groupe et 294 541 sont des emplois induits.
Les emplois générés par Air France ne sont pas proportionnels au nombre de passagers. On retrouve également un effet redistributif sur l’ensemble des régions françaises. Dix-sept régions regroupent 16% du trafic mais 26% des emplois induits. Dans les 7 régions non directement desservies par Air France, l’impact économique de l’activité d’Air France représente deux milliards d’euros, avec 32 609 emplois.
La méthodologie
Menée entre juillet et septembre 2012, « cette analyse a été le fruit d’un long travail car la problématique d’Air France est large et complexe », expose Herbert Castéran. « L’activité du groupe ne se mesure pas qu’en termes d’acheminement des passagers, mais aussi en activités d’achat. Il fallait voir comment répartir et identifier tous les fournisseurs d’Air France en termes de chiffres d’affaires, sans oublier les salaires versés par le groupe sur les 22 régions françaises ». Le but était donc de reconstituer les importations et exportations interrégionales et ainsi reconstituer les flux commerciaux et industriels.
Herbert Castéran a recensé, collecté et reconstitué des données auprès de sources multiples, parmi lesquelles : Air France et son personnel, les comptes de la Nation de l’Insee, les comités régionaux du tourisme, les transports comme la SNCF, les voies navigables de France, le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire et le service économie, statistiques et prospective et les chambres de commerce et d’industrie.
Un pont entre la dimension académique et l’application managériale
Cette étude, au-delà de l’intérêt managérial, constitue un support pédagogique pour les étudiants de l’EM Strasbourg, qui montre un cas pratique de la structure de la valeur ajoutée d’une entreprise sur son territoire et la mesure d’un retour sur investissement. Elle va également servir de base à la rédaction d’un article de recherche dans une revue internationale.