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PRIVATISATION D’AIR FRANCE :

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis ...
les grands commis de l’Etat ne sont donc pas des imbéciles !

lundi 7 octobre 2002, par Bureau national Sud Aérien .


Nous reproduisons ci-dessous des citations authentiques de Jean Cyril Spinetta extraits de « La lettre aux salariés du 19 août 2002 » - Jean Cyril 1 - que tous les agents AF ont reçu et de l’article « Quelle stratégie pour les majors… » dans le livre « Transport Aérien : les nouveaux défis » ( Editions Publisud, 2002) - Jean Cyril 2 - Nous avons imaginé un dialogue, savoureux, entre JC 1 et JC 2 …

Jean Cyril 1 :

« Le gouvernement vient d’annoncer la poursuite de l’ouverture du capital d’Air France. Cette décision arrive au bon moment et je la souhaitais.
De plus en plus de compagnies en Europe savent qu’elles n’ont plus d’avenir si elles restent isolées et sont convaincues qu’elles doivent se rapprocher des trois grandes compagnies européennes : British Airways, Lufthansa et… Air France.
L’époque des alliances commerciales sans lien capitalistique est terminée. Les compagnies aériennes européennes qui ouvrent des discussions avec nous demandent maintenant que les alliances commerciales aient aussi un contenu capitalistique. »


Jean Cyril 2 :

« Une chose est d’admettre le phénomène de consolidation dans le transport aérien et d’y participer, une autre est de considérer que tout phénomène de consolidation passe impérativement par des prises de participations capitalistique »

Jean Cyril 1 :

Mais pour nous … « le choix est simple : ou bien nous nous mettrons en mesure de répondre positivement aux demandes exprimées par nos collègues européens, ou bien nous refuserons de nouer ces liens et nous serons mis à l’écart et contraints à l’isolement et donc à la régression. »

Jean Cyril 2 :

Non … « pour faire très court, on pourrait dire que ces échanges de capitaux ne sont pas indispensables car, à la différence de bien des secteurs, leur absence n’a aucune répercussion sur le fonctionnement quotidien des alliances. »

Jean Cyril 1 :

« Vous vous souvenez peut-être qu’il y a quelques mois, le gouvernement italien et les dirigeants d’Alitalia ont débattu pour savoir s’il ne fallait pas en même temps augmenter celle d’Alitalia dans Air France. Si ce projet avait été retenu, il aurait nécessairement signifié la privatisation d’Air France, la part de l’Etat dans le capital de la compagnie passant au-dessous des 50%. Une entreprise publique est incapable de répondre à une demande de liens capitalistiques. »

Jean Cyril 2 :

Mais cela ne sert à rien « Le jeu des alliances semble tout aussi profitable que celui d’une consolidation via des échanges capitalistiques. Dès lors que la coopération peut démontrer son efficacité et faire la preuve que des structures d’intégration et de coordination au sein d’une alliance comme la nôtre donnent toute satisfaction au client, l’efficacité économique est assurée…
Prenons pour exemple le cas de la SNECMA. Cette société s’est alliée à General Electric, il y a environ trente ans pour produire le fameux moteur CFM56. Ce moteur est de loin le moteur le plus vendu dans le monde. Trente ans plus tard, les entreprises n’ont pas échangé un seul centime de capital. Tout se passe dans le plus grand respect mutuel. Cet exemple démontre à lui seul que l’on peut aujourd’hui réaliser des synergies remarquables sur le plan industriel et commercial grâce au développement harmonieux de deux entreprises alliées sans nécessairement passer par des échanges capitalistiques. »

Jean Cyril 1 :

Oui … « mais des Etats peuvent accepter que leur transporteurs nationaux s’intègrent dans des alliances créées par des compagnies comme Air France, mais ils n’admettront pas que cette intégration se traduise par une prise de contrôle de leur compagnie par une entreprise publique assimilée à un autre Etat. »

Jean Cyril 2 :

Bien au contraire … « le rapprochement de plusieurs compagnies grâce à des échanges ou prises de participations capitalistiques pose à plus ou moins long terme le problème de l’identité des compagnies face à d’éventuelles superstructures. En fait les prises de contrôle d’une entreprise par une autre sont rarement plébiscitées par les salariés. Le fonctionnement en alliance sans échange de capitaux permet en revanche d’éviter des débats infernaux et coûteux sur les cultures d’entreprises et la domination de l’un ou l’autre des partenaires ».

Jean Cyril 1 :

En même temps … « je sais que cette perspective suscite des interrogations parmi les salariés d’Air France, ce qui est légitime. Je vais y répondre… »

Jean Cyril 2 :

…Evidemment … « les prises de participation capitalistique peuvent être perçues avec crainte. Comment ne pas évoquer les menaces de reclassement ou de licenciements qui sont souvent associées aux phénomènes de fusions ou d’absorption. »

Jean Cyril 1 :

Et voilà !… « Je vois se multiplier des affirmations aussi fausses qu’alarmistes sur les conséquences de cette décision pour chacun d’entre vous ! A ceux qui prétendent que ce changement annoncerait un retour à la loi de la jungle et qui tenteraient de vous en convaincre, je rappellerai qu’un tel recul est impossible. »

Jean Cyril 2 :

Pourtant … « il n’est pas difficile d’admettre que la préservation des emplois, sans restructuration brutale, et mieux encore la création de nombreux emplois grâce à une croissance profitable ont toutes les raisons de convaincre. Clairement, les règles qui façonnent le transport aérien et sa nature même ne font pas de la participation capitalistique un élément fondamental indispensable de la consolidation qui s’est engagée sous forme d’alliance… »

Lors du dernier Comité Central d’Entreprise le 11 septembre, le président Spinetta nous a affirmé qu’il avait toujours été favorable à la privatisation d’Air France et, de plus, qu’il avait argumenté dans ce sens auprès de l’ex-ministre des transports, J.C. Gayssot …

Ce dernier ayant ouvert le capital d’Air France en 1999 tout en affirmant qu’il ne serait « pas le ministre de la privatisation » … demi-mensonge dans la mesure où n’importe quel salarié concerné a bien compris qu’une « ouverture de capital » annonce inévitablement une privatisation.

Bref ! Entre promesses non tenues, reniements et baratins divers, nos « dirigeants » et « élus » se sont discrédités :

il nous reste, salariés et syndicalistes, à défendre nos intérêts dans l’action unitaire !!!

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