Star Airlines
Avec un chiffre d’affaires de 151 millions d’euros pour l’exercice 2002-2003, contre 121 millions l’année précédente, et un résultat juste à l’équilibre, Star Airlines s’affirme comme la 2e compagnie touristique française. Basée à Marne-la-Vallée et fondée en 1995, elle a pour actionnaire de référence le tour-opérateur canadien Transat (44,3 % du capital), depuis que ce dernier a repris Look Voyages un an plus tard. Le « contrôle effectif » est assuré par les autres actionnaires, français, une demi-douzaine de personnes physiques ou morales dont Cédric Pastour (12,7 % du capital), le PDG. « Nous n’avons pas besoin d’augmenter nos fonds propres », assure ce dernier sans repousser la perspective d’une recomposition du capital, le groupe canadien ayant décidé, il y a quelques mois, de réduire sa participation. Les dirigeants attendent un mandat écrit en ce sens.
Le patron de Star Airlines, qui s’est largement fait l’avocat de l’image du secteur ces derniers jours, croit en quelques recettes simples : une flotte homogène et louée - « les entreprises de notre taille ne peuvent immobiliser le capital, et il faut de la flexibilité » -, l’adhésion du personnel à la politique de l’entreprise, et une gestion draconienne associée à une fidélisation de la clientèle. La majorité de ses contrats dépasse l’année. Cédric Pastour admet qu’un complément de recettes est indispensable : sa compagnie réalise environ 6 % de son chiffre d’affaires et une part conséquente de sa marge avec des vols ponctuels (VIP, événementiel...).
Surtout, le dirigeant est soucieux d’adaptabilité. « Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on constate ainsi que le moyen-courrier souffre, contrairement au long-courrier. Pourquoi ? Un certain nombre de destinations ont pâti du terrorisme (Djerba, Casablanca). En outre, les gens ont toujours envie de rêve, et celui-ci s’est déplacé vers de nouvelles destinations, rendues accessibles, comme les Antilles hispaniques ou Cuba », explique-t-il. L’évolution de la flotte (sept avions opérés) reflète celle du marché, avec davantage de gros-porteurs A330-200.
Améliorer les performances
Présent sur le moyen et long-courrier, Star Airlines anticipe un chiffre d’affaires de 193 millions d’euros pour l’année en cours, grâce à un renforcement des activités long-courriers et au lancement de lignes régulières. Elle inaugurera un Paris-Beyrouth au printemps prochain et a fait des demandes pour desservir Dakar et Tananarive.
Air Méditerranée
Plus petit, et plus nouveau sur le marché charter, Air Méditerranée a quelques points communs : une progression très forte de son chiffre d’affaires, à 65 millions d’euros, et une activité majoritaire dans le charter. Mais ces chiffres ne sont guère significatifs, à en croire son patron Antoine Ferretti qui préfère parler du repositionnement de sa société sur ce marché (60 % de l’activité, notamment pour FRAM contre 35 % en 2001), à la fois par nécessité et par opportunité. La compagnie, détenue à parts quasi égales par deux TO (Plein Vent et Point Afrique) et deux personnes physiques dont le président fondateur, opère actuellement huit avions à partir de cinq bases (Paris, Lyon, Marseille, Lourdes, Nantes). « Les deux B737 sont à nous : ils sont payés et ils ne mettent pas en péril nos équilibres, indique Antoine Ferretti. Il me semble qu’une société doit avoir des actifs et les contrats de location peuvent être très rigides. En fait, le choix entre location et achat doit s’adapter à la conjoncture, rien n’est figé. » Air Méditerranée, dont le siège est à Tarbes, revendique une palette d’activités large, réalisée avec plusieurs types d’avions : un peu de fret, un peu de trafic postal, du transport de pèlerins à Lourdes et du charter touristique... « Le vol régulier n’est ni notre métier ni notre culture et c’est trop risqué, lance le PDG. Nous voulons rester une petite compagnie de vols à la demande sur les court et moyen-courriers. » Son objectif pour 2004 est d’accroître de 15 à 20 % l’activité calculée en nombre d’heures de vols plutôt que développer encore la flotte et d’améliorer les performances grâce à la productivité.