Air France et la presse financière se félicitent de la bonne opération financière [1] que va réaliser Air France avec la vente d’AMADEUS à 2 fonds d’investissements pour 4,3 Md €. AF va récupérer plus de 810 millions € tout en restant propriétaire avec la même part (23,4%) de la nouvelle société qui absorbera AMADEUS.
Comment les nouveaux investisseurs vont-ils récupérer leur mise colossale avec une plus value ?
Par les bénéfices attendus d’Amadeus ? Notamment dans sa nouvelle activité d’ « Information Technologie Services » qui développe et exploitera de nouveaux logiciels d’Inventaire (Réservation), d’enregistement-embarquement des passagers (Departure Control System) et toutes les activités périphériques : Electronic Ticketing, Borne libre service, biométrie ainsi que la gestion d’échange des messages (Middleware) ?
A l’horizon 2010, AF-KLM s’apprête à externaliser vers AMADEUS ces activités réalisées et exploitées aujourd’hui par la Direction des Systèmes d’Information d’Air France ; c’est l’unique hypothèse de travail à ce jour.
SUD Aérien met en doute la crédibilité des engagements de la Direction d’AF de garantir les emplois à l’informatique AF si des pans entiers d’activités « cœur de métier », stratégiques pour répondre rapidement à l’évolution de la politique commerciale d’AF-KLM sont externalisées. Notre organisation syndicale estime une perte de 500 à 1000 d’emplois sur les 1700 actuels.
SUD Aérien dénonce ce choix dicté uniquement par des motifs financiers à court terme et qui est un non-sens stratégique, non-sens économique et non-sens social. Les redevances que devra payer AF-KLM à AMADEUS pour ces services externalisés coûteront 2 à 4 fois plus chers que le maintien en interne de ces activités. Ce seront des centaines d’emplois perdus pour l’informatique européenne, AMADEUS sous-traitant ses développements en Asie.
SUD Aérien demande le maintien au sein des informatiques AF et KLM de ces activités pour garantir les emplois au-delà de 2010. Si la Direction générale s’entête dans ses choix, la première année de la fusion AF-KLM risque de ne pas se clore sans conflit social majeur.