Quatre ans après l’accident qui a coûté la vie à l’une de nos collègues navigantes, le juge d’instruction de Créteil a définitivement clos son dossier d’instruction en renvoyant Air France devant le tribunal correctionnel.
En effet, le Ministère public a noté plusieurs comportements fautifs et l’instruction a mis clairement en évidence des charges suffisantes contre la compagnie, notamment :
- ne pas avoir mis en place les moyens nécessaires à assurer la sécurité physique des travailleurs : pas de procédures claires et précises de répartition de compétences entre les PN et le PS lors de la fermeture de la porte de l’avion et de transmission de l’information entre PN et PS lors du retrait de l’escalier,
- avoir commis un manquement à une règle de sécurité prévue par la loi ou le règlement en mettant à disposition des travailleurs un escalier autotracté ne disposant pas d’alarme sonore ou visuelle et d’équipements permettant de s’assurer de l’absence de personnes sur l’escalier lors de son retrait.
(SUD Aérien, en qualité de partie civile, avait demandé au juge une expertise judiciaire de l’escabeau dont les conclusions ont été retenues dans son instruction)
Les charges qui pèsent contre le collègue de la Piste, renvoyé également devant le tribunal, sont : ne pas s’être assuré de la fermeture de la porte de l’avion et de l’absence de toute personne sur l’escalier au moment de son retrait. Le terme « involontairement » est noté par le juge d’instruction
Le procès devrait se dérouler vers octobre ; il déterminera le niveau de responsabilité de chacun.
Depuis ce drame, SUD Aérien a lutté contre l’injustice faite à l’agent de Piste. Après l’avoir accusé d’être le seul responsable de l’accident et l’avoir lynché publiquement, Air France l’avait licencié pensant ainsi masquer ses propres manquements.
Dans quelques mois, Air France, toute entreprise puissante soit-elle, devra rendre des comptes devant la famille de l’hôtesse et devant la société.
Le jour du procès, nous serons là pour témoigner et pour soutenir notre collègue avec tous ceux qui le voudront. Pour que la justice soit enfin rendue en mémoire de notre collègue navigante.