Vaste opération de réduction des coûts chez Lufthansa
mardi 15 juin 2004.
Les représentants du personnel de Lufthansa ont indiqué lundi qu’ils redoutaient des suppressions d’emplois ou des délocalisations en raison de la volonté de la direction de réduire les coûts.
Cette dernière tente actuellement d’imposer d’importantes baisses de salaires dans sa filiale aérienne low cost Condor ainsi qu’au sein de sa filiale de restauration déficitaire LSG Sky Chefs et dans un centre de traitement de la clientèle de Lufthansa à Kassel qui emploie 350 personnes.
Sur ce site, la direction veut réduire les coûts de personnel de 40%, avec notamment une baisse de 30% des salaires ou, à défaut d’accord, délocaliser le centre en Turquie ou en Afrique du Sud, selon le comité d’entreprise de Lufthansa qui considère que cette opération a valeur de test.
Une porte-parole de la direction confirme que celle-ci veut globalement « bénéficier d’une plus grande flexibilité, avoir une meilleure productivité et parvenir à une réduction des coûts », sans toutefois donner de détails.
Les négociations en cours entrent dans le cadre d’un programme d’économies lancé l’an dernier et prévoyant des réductions de coût de 1,2 milliard d’euro d’ici fin 2005 afin de revenir dès cette année dans le vert.
Sur les 430 millions d’économies planifiées pour le seul exercice 2004, Lufthansa indique en avoir déjà réalisé 234 millions, grâce notamment à un nouveau système de facturation pour les billets vendus via les agences de voyage.
Le personnel de la compagnie, qui a déjà dû consentir l’an dernier à un allongement du temps de travail sans compensation salariale pour les employés non-navigants, sera encore mis à contribution : la compagnie prévoit de réduire de 105 millions d’euro cette année ses frais de personnel.
Le comité d’entreprise craint que la direction n’essaie progressivement de renégocier les accords salariaux pour tout le personnel au sol de la compagnie en Allemagne, soit quelque 12.000 salariés. Pour cette raison, et du fait de l’amélioration de la santé financière de l’entreprise, il refusent les dernières mesures d’austérité demandées.
« Mais si la direction insiste pour les obtenir quand même, elle ne pourra le faire que par le biais de coupes claires dans les effectifs », s’inquiète le comité d’entreprise.
La compagnie a dégagé un bénéfice net de 62 millions d’euro au premier trimestre. Mais les prix élevés des carburants, répercutés en partie sur le tarif de certains vols comme chez beaucoup d’autres transporteurs, pourrait compliquer la tâche du groupe.
Voir en ligne : tourismexpress.info