Tout d’abord, nous vous présentons tous nos vœux de réussite professionnelle, personnelle et collective pour 2023 ! La situation et les perspectives pour le transport aérien et pour Air France se sont améliorées ces derniers mois et nous espérons que la tendance se poursuive. Et que cette embellie économique se traduise par des améliorations pour les salariés du secteur, en terme de rémunération, d’emploi et de conditions de travail.
En plus des crises climatiques, géopolitiques et énergétiques qui nous entourent, la rentrée sera sans doute marquée par de fortes mobilisations contre un projet de réforme des retraites particulièrement injuste. Nous ne manquerons pas de vous informer et espérons qu’une mobilisation massive fera reculer le gouvernement sur le report de l’âge légal de départ à la retraite.
A Air France, des élections professionnelles auront également lieu en début d’année afin de désigner vos nouveaux représentants. Malgré les discours qui se veulent rassurants, l’avenir de l’informatique dans les prochaines années est bien incertain quand on voit les projets d’externalisation à tout-va, et les conséquences en terme d’emploi. A ces inquiétudes s’ajoute la façon brutale dont les salariés de Paray ont été mutés d’office à CDG, sans compter que Benjamin Smith et consorts ne voient pas en l’informatique un secteur clé de l’entreprise. Il est encore trop tôt pour connaître les intentions du nouveau directeur de l’informatique Groupe, mais nous devons nous préparer à des périodes agitées.
Bilan DGSI 2022
Notre futur ex directeur informatique groupe Jean-Christophe Lalanne est venu faire le bilan de l’année 2022, qui s’est transformé en un bilan de la dernière décennie qu’il a passé à la tête de l’informatique Air France KLM.
Fidèle à son tempérament, il s’est réjoui de l’évolution qu’il a menée et a particulièrement insisté sur la migration en cours vers le cloud qu’il juge comme une étape majeure pour conserver une informatique compétitive. La (relative) surprise est venue de la CFDT qui a affirmé ne pas avoir de désaccord de fond sur les choix opérés durant ce mandat. Ainsi donc, sont validés les projets d’externalisation dans tous les secteurs (WAAS à DS, MDC au dev, NGDC aux OPS), qui conduisent à des suppressions massives de postes (fin 2024, selon les projections de la direction, nous ne serons plus que 1000 à la DGSI quand nous étions presque 1600 à en 2012. Les relations entre la direction et le syndicat majoritaire à l’informatique sont donc au beau fixe !
Pour ce qui nous concerne, nous avons souligné cette situation plus que morose, les craintes pour l’avenir des sites, bien loin de la vision idyllique de Jean-Christophe Lalanne qui n’aura vu lors de son dernier roadshow aucune inquiétude, aucune
Informations générales
La dynamique positive se poursuit aussi bien en terme de trafic que de recette, notamment sur le long courrier (Atlantique nord / COI). Le moyen courrier s’en sort « raisonnablement » (la concurrence avec les low cost est forte) et le court courrier reste en grande difficulté, les déplacements professionnels se réduisent et les considérations environnementales prennent une plus grande importance (et tant mieux). Mais la direction fait tout pour savonner la planche du court courrier Air France, la navette à Orly semble laissée totalement à l’abandon. Finalement, c’est une aubaine pour Ben Smith et consorts qui ne voient dans le court-courrier que les pertes financières, quand elles sont aussi un enjeu en terme de développement des territoires et de l’emploi dans les régions.
A ce propos la commission européenne a planché sur les critères qui pourraient être pris en compte pour valider l’interdiction des vols courts en France( les règles sont un temps de trajet en train direct de ville à ville inférieur à 2h30 avec desserte et fréquence régulière qui permet un séjour d’au moins 8 heures sur place comme indiqué sur le journal officiel de la commission) . Le lobbying a fonctionné à plein pour qu’une liaison aérienne Nantes-Paris soit possible sur CDG en étant interdite sur ORY, sans utiliser le critère de la correspondance jugé anti concurrentiel. C’est fait en utilisant la « ville » (Roissy et non Paris) comme critère Même si on comprend bien qu’Air France défende ses intérêts, on voit bien que les nécessaires mesures pour lutter contre le réchauffement climatique sont très orientées pour correspondre à la vision actuelle de la direction, à savoir la mise à mal du secteur court courrier.
L’indicateur de satisfaction client (NPS) n’est pas à l’objectif de manière globale. Il l’est en cas de non irrégularité. Ces irrégularités sont souvent liées à des causes externes (filtre police, infrastructure aéroportuaire). Mais il faut aussi être conscient que certaines causes « externes » le sont devenues car de plus en plus d’activité sont sous-traitées. Au final, ces recours systématiques à la sous-traitance décidés par la direction ont des conséquences directes sur notre exploitation et la satisfaction de nos clients.
Le projet de joint venture avec CMA CGM sur l’activité Cargo avance, le démarrage est prévu en avril mais les autorités doivent vérifier que cette alliance ne vient pas créer une distorsion de concurrence dans le secteur.
La direction a communiqué sur le nouvel accord APLD qui est prolongé sur les deux prochaines années. Nous avons signifié notre opposition à cet accord qui permet à la direction de remettre en place un dispositif d’APLD « en cas de nécessité », mais sans aucune consultation des instances représentatives du personnel. Par ailleurs, alors que l’activité partielle a généré des injustices entre salariés (différences de taux à l’intérieur de même service, impact sur les personnel en horaire individualisé ...), rien n’était proposé pour y remédier. Et bien entendu, le retour aux bénéfices n’est pas compatible avec un dispositif d’aide de l’Etat : sur ce point, la direction a confirmé qu’il n’y aurait plus aucun salarié de la DGSI en activité partielle à partir de janvier 2023.
Informations DGSI
Suite à l’incident majeur du 19 novembre (lien réseau OBS coupé vers le ZOS IBM à Bastogne), les indicateurs de qualité de service ne sont pas atteints. Aucune compensation ne sera demandée (à OBS via IBM) mais l’argument est censé servir dans le cadre de la renégociation du contrat qui se termine dans quelques mois. Mais Air France-KLM étant captif, il n’est pas sûr que cet argument pèse, et comme le CSE n’a aucune information sur les contrats, nous serons bien en peine de vérifier.
25 nouvelles embauches ont été autorisées à la DGSI pour 2022, ce qui porte le total à 80 (même si ces dernières embauches auront lieu en 2023)
Comme chaque année, la question de la présence de salariés pendant la période de fin d’année se pose pour le maintien en conditions opérationnelles. En effet, on a des injonctions parfois contradictoires puisque dans certains secteurs, les congés sont imposés mais il faut être « contactables ». Si c’est une pratique qui existe à la DGSI depuis assez longtemps, elle a une fâcheuse tendance à se généraliser et les salariés n’acceptent plus ou pas ce genre de mélange des genres. Avec une frontière DevOps qui tend à se réduire ce genre de problématique va se généraliser. Le sujet de fond, c’est une valorisation insuffisante des astreintes mais la direction ne prend même pas la peine de répondre à ce sujet qu’elle juge équilibré et basé uniquement sur le volontariat. Tant que nous accepterons de telles conditions, effectivement rien ne changera ! Pour 2023, nous devons tous ensemble être solidaires et refuser d’être contactables !
La direction communique sur le baromètre salariés mais affirme ne pas avoir un indicateur spécifique pour la DGSI , ce qui serait pourtant bien révélateur sur l’ambiance morose que nos directeurs nient complètement. Néanmoins, elle dispose de verbatim qui mentionne de nombreux facteurs dont notamment la charge de travail ... ce n’est pas une surprise. Les quelques embauches suffiront-elles à régler le problème, on a de gros doutes, notamment sur le court terme !
Filière technique au dev : des promesses encore très floues
La direction a présenté la déclinaison au DEV de la filière technique qui prévoit :
au niveau 2.1, 28 postes de leader technique (« Tech lead ») dont 12 dans les pratiques DEV, et 16 à TASC/TECC (dont 13 requalifications de postes d’expert technique)
au niveau 2.2, 5 postes de leader technique senior dont 2 pour des projets majeurs, et 3 sur des domaines spécifiques (DEV JOURNEY, CLOUD, DEV SECURITY)
Si l’idée est séduisante, beaucoup de zone d’ombres subsistent :
alors que le document et le directeur évoquent des créations de postes, il n’est prévu aucune embauche dans ce projet : les agents qui basculeraient sur ces postes ne seraient donc pas remplacés sur leur mission actuelle, mais rien n’est explicite, ça sent le bricolage à plein nez.
aucune infirmation sur un nombre prévisionnel de promotions lié à cette évolution : devenir « expert technique » c’est bien, mais ce qui compte, c’est quand même la progression de carrière.
Pour ces raisons, nous nous sommes abstenus sur ce point
VOTES :
POUR : CFDT
Abstention : UNSA /FO/SUD
projet de recours à la sous-traitance des activités Production et Déploiements à DS
Notons que la direction ne prend plus de pincettes : les réorganisations et autres transformations sont appelées « Recours à la sous-traitance ». Cela a au moins le mérite de l’honnêteté !
Sur le fond, il s’agit donc d’une nouvelle externalisation, suite notamment à un nombre de départs PDV supérieur à ce qui était initialement prévu. Mais le principe du plan de départ volontaire, c’est de favoriser les mobilités internes via notamment des formations. Nous avons donc demandé la mise en place d’un cursus diplômant à DS comme cela a été fait dans le passé. Réponse négative, les mobilités depuis d’autres secteurs sont possibles, mais sur des postes sans compétences techniques poussées ... c’est bien le problème, nous perdons toute la technicité qui fait la valeur de nos métiers.