Un comité social et économique en pleine campagne électorale, forcément cela provoque quelque tensions syndicales. A la DGSI , la CFDT s’est illustré en tentant de maquiller le procès verbal de la session de décembre, pendant laquelle elle avait avoué ses liens étroits avec la direction et le fait qu’elle n’avait pas de désaccord de fond sur les projets menés ces dix dernières années sous la houlette de Jean-Christophe Lalanne.
Ce qui ne nous empêche pas de nous rejoindre pour la mobilisation contre la réforme des retraites : soyons nombreux en grève et dans les manifestations mardi :
- à Paris, 14h00 place d’Italie,
- à Toulouse, rdv 10h00 à saint-Cyprien -
- à Nice 10h30 jardin Albert Ier
Informations générales
Côté indicateurs, sur l’année, ni le baromètre client ou NPS (à 32 pour un objectif de 40), ni le baromètre salarié ou EPS (à 10 pour un objectif de 40) ne sont satisfaisants. Si le premier est à relativiser avec des causes externes d’irrégularité notamment, le second montre que la direction d’Air France ne parvient pas à restaurer la confiance de ceux qui font vivre la compagnie au quotidien.
Les résultats annuels seront publiés le 17 février, 2022 est clairement scindé en 2 périodes : un premier semestre encore très impacté par la crise sanitaire, et un second plus qu’encourageant avec des résultats meilleurs qu’avant crise. A cette occasion, de nouvelles annonces pour rembourser les prêts garantis par l’Etat (encore 2.5 milliards, prêts couteux, mais surtout contraignants pour participer à la consolidation du secteur) devraient être faites. Une émission d’un milliard d’euros d’obligations liés au développement durable (mécanisme prévoyant des pénalités si les objectifs de développement durable ne sont pas atteints) a déjà été annoncée en ce sens.
Un grand projet de refonte du programme (Integrated Operation Planning) vient d’être lancé avec un nouveau processus transfonctionnel entre les différentes entités de l’entreprise. L’informatique sera impliquée et participe à la structure projet.
Le COMEX a répété son objectif de réduction des coûts de 2.7 milliards par an alors que plus d’un tiers de ces économies sont encore à trouver ... Vu l’ampleur du travail accompli par notre ancien directeur groupe aujourd’hui à la direction de la transformation, on pourrait commencer par économiser son salaire puisqu’il ne fait souvent que répéter ce qui se dit dans les cénacles patronaux. Reste que cela représente une belle épée de Damoclès, même si le court courrier a déjà été restructuré, le moral et l’optimisme dans certaines escales doit être en berne.
Informations DGSI
Deux indicateurs sur quatre atteints (SLA et nombre de retards avion), et deux non atteints (First time right et satisfaction client). Le deux derniers étant régulièrement inférieurs aux objectifs, il n’est pourtant pas prévu grand chose pour y remédier.
Côté budget, celui de 2022 s’est élevé à 360 millions d’euros, le prochain sera en augmentation d’un peu plus de 10% au global. Ce budget 2023 prend également une hypothèse de 90 embauches, qui ne sont pour le moment que théoriques puisque les autorisations d’embauches gérées par la directions générales n’ont pas été faites.
Toujours côté recrutement, la direction de la DGSI va mettre en place un pilote pour une prime de cooptation (500 euros ) quand un salarié permet une embauche sur un poste « en tension ». Les détails sont encore à régler. On peut se réjouir d’une nouvelle forme de rémunération mais aussi se poser la question de pratique qui relève plus de la SSII que d’un informatique interne.
Quelques infos ont été données sur la fuite de données client dont la presse s’est faite écho. Si la confidentialité sur ces sujets est compréhensible, il est parfois curieux que les agents de la DGSI voire de la sécurité n’aient aucune information. La cyber sécurité est l’affaire de tous et ne doit pas reposer sur le secret mais sur des politiques robustes, connues et respectées.
Le bilan de recours à la sous-traitance fait apparaître qu’on est revenu au niveau de 2019. Mais les chiffres données sont diffcilement exploitables car nous n’avons par exemple pas les chiffres de NGDC (car le contrat est porté par KLM).
Le « right-shoring » (= recours à de la sous traitance en dehors de France), projet très décrié de délocalisation d’emploi se précise : le « near-shoring » (délocalisation « proche ») se fera au Maroc sur des activités AF, quand le « off-shoring » se fera en Inde pour des activités groupe. L’extension du contrat MDC a ne nouveau partenaire dont l’inévitable géant indien Tata Consulting System est à l’étude. La cible est de 15% en 2023 (moitié-moitié en Inde et au Maroc) et 50% à l’horizon 2025. Le capitalisme mondialisé n’a pas changé avec la crise COVID, les entreprises jouent à plein le dumping fiscal, social et environnemental.
La direction a étudié la possibilité de louer une partie des bâtiments de Toulouse et Valbonne à des sociétés extérieures. Si cela n’a pas abouti, cela démontre que sitôt les datacenters fermés, l’avenir des sites sera plus que menacé.
Félicitations à tous nos collègues en provenance d’autres secteurs qui ont suivi le cursus dev et ont tous réussi l’assesment cadre groupe 1 (enfin, ceux qui ne l’étaient pas avant leur réorientation professionnelle). Leur engagement et leur motivation pendant tout le processus méritent bien un coup de chapeau ! Nous avons demandé à ce que la promotion soit rétroactive à la prise de fonction dans le poste qu’ils occupent depuis de nombreux mois et qui ne serait qu’une juste rétribution de leur mérite.... réponse négative.
Les postes d’experts techniques au développement (Tech Lead pour céder à la mode de l’anglicisme) ne sont toujours pas publiés ... Pour les personnes intéressées, soyez vigilants !
Flight plan 2023
Le flight plan s’est finalement réduit à une page non finalisée sur les objectifs de l’année, montrée en séance et dont nous n’avons pas eu de copie ... pas de quoi en faire une analyse précise.
Mais c’était surtout l’occasion pour le nouveau Directeur Informatique Groupe (le DIG) de présenter son parcours et sa vision. Il se dit conscient de du nombre très important de réorganisations simultanées et de départs de l’entreprise et des difficultés engendrées. Son objectif affiché est donc de stabiliser l’organisation et de suivre les plans lancés par son prédécesseur, notamment le mouvement massif vers le Cloud .... et le recours à la délocalisation.
Si on peut se réjouir de ne pas subir un énième « plan de transformation », on se demande en même temps ce qu’ils auraient bien pu inventer ... mais soyons prudent, Ben Smith et Anne Rigail l’ont bien dit, il faut faire des ECONOMIES !
Nous avons insisté sur la défiance de nombreux salariés sur les choix stratégiques de l’entreprise, sur la perte de savoir-faire informatique, et sur le manque de reconnaissance. Nous souhaitons qu’au travers du baromètre salarié (EPS) de la DGSI , nous puissions mesurer cet état d’esprit général (même si cela ne résout pas les problèmes, c’est bien de savoir s’il y en a). Ce n’est pas ce qui est prévu, les remontées doivent se feront par la voie managériale selon un processus à définir ...
Réorganisation TECC/TASC/RO
Ce projet présenté il y a quelques mois acte le rapprochement entre les équipes BI et RO, ce qui a un sens vu l’importance prise par la donnée et sa valorisation dans le monde informatique d’aujourd’hui.
Reste que cette réorganisation n’a pas fait l’objet d’une présentation à la hauteur des enjeux avec un document incomplet, sans aucune information sur les volumes d’activité ni les processus d’affectation. On a bien compris que seul comptait l’avis du Works Council de KLM (qui s’est prononcé favorablement malgré quelques questions en suspens.
Les collègues concernés par un changement d’affectation et notamment ceux qui rejoignent les pratiques du DEV sont censées avoir été reçues pour connaître leur désiderata ... ils étaient jusqu’à présent polyvalents, on ne sait pas très bien s’ils le resteront, le directeur du dev ne répond pas à la question clairement.
Mais c’est surtout la suppression de l’équipe des coachs agile et des postes dédiés qui posait problème dans cette réorganisation. Beaucoup d’entre eux, dégoutés par le pourrissement de la situation, ont changé de poste et nous les saluons pour le travail accompli et le support qu’ils auront apporté pour promouvoir la méthode agile dans les métiers. Leur savoir-faire est sacrifié au nom d’un principe qui nous échappe à savoir que le coach agile doit être également occuper un poste opérationnel (on attend de voir Didier Deschamps en short au prochain match de l’équipe de France. Et cela suffit d’empiler les rôles : un poste de Scrum Master, release Train Engineer ou Product Owner est un poste à temps plein !
VOTE : ABSTENTION (CFDT /UNSA /FO/SUD)
Point d’étape NGDC
Bonne nouvelle, le nombre d’applications migrées et utilisées en production par les métiers en 3 mois a presque doublé ... Mauvaise nouvelle, cela concerne donc au total 8 nouvelles applications A ce rythme, le projet va durer quelques années, voir quelques décennies.
Mais c’est tout bénef à en croire le responsable du projet : en allongeant d’un an le projet, on a peu de coûts supplémentaires (ça on a quelques doutes quand même) et surtout on a plus de gains en fin de projet. Donc au final on a un meilleur business case ! Mais notons tout de même que la direction reconnaît que le projet est plus complexe que prévu ... mais à notre sens sous-estime encore les difficultés et notamment celles qui surgiront quand les coûts seront bien supérieurs aux premières estimations.
Au-delà de ce tour de passe-passe, la direction ne communique plus sur les composants disponibles dans Azure, c’est bien dommage car c’est aussi un indicateur de la maturité du projet. Mais comme par ailleurs, on apprend que certaines briques sont encore améliorées régulièrement, on comprend que tout ce qui était « vert » était un peu comme le flight plan 2023 : un brouillon !
Sur les formations, on note que l’on a finalement un taux plus important de personnes formées dans les populations « experts ». C’est un peu normal car ce sont eux qui font le design et l’implémentation dans Azure. Mais pour les autres, une grande partie de personnels n’a pas été formée et certains l’ont été mais n’ont pas pratiqué ...
Enfin, alerté par des collègues, nous avons interrogé le responsable projet sur les équipes en charge de SDDC : ce sont bien des Vietnamiens qui travaillent sur le sujet et il ne voit pas le problème. Pourtant, c’est bien la même personne qui nous avait affirmé au début du projet NGDC que les intervenants seraient basés en France !
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