Car, en pratique, les décisions de la Direction n’ont aucun rapport avec une baisse d’activité qui justifierait des mesures radicales, voire du chômage partiel.
La preuve, la mesure phare de cette phase 2 -imposer 3 semaines de congés cet été- ne concerne ni les navigants, ni la piste, ni le passage, ni l’industriel.....C’est à dire les secteurs qui sont le plus dépendant de l’activité.
Etrange...
Mais facile à comprendre :
Les chiffres du trafic d’avril viennent de sortir : le trafic passager global annonce une baisse de 2.8% par rapport à avril 2008. Pas de quoi fouetter un chat, surtout si l’on prend un peu de recul. Entre avril 2005 et avril 2008, la progression a été de....16,7%, aussi cette baisse est toute relative.
Le vrai problème est que depuis 2005, l’effectif au sol a baissé régulièrement alors que l’activité n’a cessé de croître, aussi la maxime de la Direction « 1% d’ESKO [1] en moins, c’est 600 emplois en moins » n’a visiblement jamais été valable en sens inverse. 2000 départs non remplacés en 2008/2009, de 2500 à 3000 suppressions d’ici 2011, chacun sait bien que ces projections ne sont pas liés à une baisse d’activité, mais à des coupes claires dans les effectifs, à des compressions, des restructurations de secteurs, aux e-services, à une attaque en règle contre les salariés Siège et Support et Commercial, notamment. Fermer les agences Air France dans neuf villes, chacun comprend bien que c’est la suite d’une politique de longue date....mais la crise fournit l’occasion d’accélérer le rythme.
DES MESURES INJUSTES, MAIS TRES CIBLEES !!!!
Imposer 15 jours de CA aux administratifs de certains secteurs, c’est pour la Direction reprendre la main sur les congés annuels, alors que l’usage à Air France depuis de longues années est que le salarié pose ses dates de congés, en gardant une partie pour la période de basse activité qui génère les jours d’hiver. La Direction compte ainsi récupérer 3 jours d’hiver par agent concerné...et changer durablement les règles à son avantage.
Seule une action collective des agents concernés pourra imposer le retrait de ces congés forcés pour récupérer les 3 jours de congés supplémentaires dérobés aux salariés concernés. En même temps, les congés comme les compteurs CHS, ce sont des heures et des jours que l’entreprise doit aux salariés, c’est donc une dette qu’elle a envers nous et qui est provisionnée comme telle dans les comptes.
Et évidemment, ce n’est pas en été que l’on va demander aux agents de piste ou du passage, aux navigants de poser trois semaines de congés annuels...D’ailleurs, même parmi les administratifs, cette mesure touche certains secteurs et pas d’autres...
Ces mesures ont donc surtout une motivation : créer une psychose de crise pour s’en prendre à des acquis sur nos emplois et nos conditions de travail.
En même temps, des hiérarchies zélés essayent d’imposer à des salariés de poser des jours RTT/salariés à des jours fixés par la hiérarchie : c’est totalement illégal et cela doit être énergiquement refusé. Par ailleurs les accords RTT précisent que le salarié doit simplement prendre ses jours dans l’année en les posant un mois à l’avance...
Le plan phase 1, phase 2, phase 3 bientôt, n’est pas une suite d’adaptation à la baisse d’activité, c’est une accélération de la course aux gains financiers pour accroître la trésorerie de l’entreprise. D’ailleurs, la direction n’a pas attendu les « résultats » de la phase 1 pour lancer quelques jours plus tard la phase 2.
Ce sont tous ces gains faits sur notre dos qui permettent de sortir 300 millions pour Alitalia, après le rachat de VLM et Martinair, de se positionner pour le rachat de CSA (....et sur le Club Méditerranée ?)
- Accueil OW
Car pour sortir des milliards dans des opérations de ce genre, il n’y a pas de problème de cash. Pas plus qu’il n’y en a eu en octobre dernier pour garantir à P.H. Gourgeon un augmentation de rémunération fixe annuelle de 550 000€ à 750 000 € soit 36 % d’augmentation auquel peut s’ajoute un bonus qui peut attendre 133% de ce fixe !!!
Ces temps-ci, les directions font tout pour créer un climat d’insécurité, de peur, faisant planer la menace d’un plan social, de chômage partiel, de licenciement, avec parallèlement des fausses informations sur des baisses de 20% du trafic, des pertes considérables...
La réalité est plus triviale : AF/KLM, mois après mois, roule sa pelote pour faire grossir le groupe et ses alliances internationales. Parallèlement, il mène une offensive de grande ampleur contre les emplois et les périmètres d’activité, pour augmenter les profits et présenter un bon bilan aux actionnaires.....sur le dos des salariés.